vendredi 15 février 2013

Créteil a encore frappé

À peine sur les berges du lac, un coup de jumelles dans la roselière en contrebas de la préfecture et... un Butor étoilé ! Il se toilette et, bien qu'à moitié dissimulé derrière les roseaux, j'ai tout le loisir de l'observer. 

Butor étoilé (digiscopie)

Celui que je suis venu voir est finalement plus compliqué à repérer. Rien depuis la berge Est. Ce n'est qu'après avoir contourné la grande roselière et après avoir vu un second Butor que je trouve enfin ce Fuligule nyroca mâle, lui aussi planqué dans les roseaux. J'ai même, pour quelques instants, l'occasion d'observer à quelques mètres l'un de l'autre Butor et nyroca. Extra.

Malgré son caractère réservé, ce dernier daignera sortir de son couvert pour m'offrir son meilleur profil.
Fuligule nyroca (digiscopie)

Le seond Butor me laisse à peine le temps de prendre cette digi-souvenir avant de disparaître complètement dans la roselière.


Pas contacté le jougris, mais il y serait toujours. À suivre...

vendredi 1 février 2013

Grèbe trophy

Après les Cygnes en Moselle, les Grèbes en Île de France... Ces jours-ci, nous avons l'occasion d'observer à proximité de Paris les deux espèces de Podicipédidés européennes non nicheuses* en France : Grèbe jougris et Grèbe esclavon. J'avais déjà coché ce dernier, mais il y a environ vingt ans (autant dire que je n'en ai qu'un très vague souvenir) et jamais le premier !

Lac de Créteil - 27 janvier 2013

Curieux sentiment que me procure le lac de Créteil. J'ai toujours cette appréhension de passer un moment maussade, avec peu d'observations intéressantes, voire peu d'observations tout court. Par exemple, en trois visites cette année, je n'ai toujours pas vu le moindre Butor alors que d'autres observateurs y ont signalé jusqu'à trois individus. Malgré tout, une demi-heure de métro, ça ne mange pas de pain.

Mes doutes sont vite dissipés car voilà Podiceps grisegena, près du bassin au jet d'eau. Je passe un bon moment en sa compagnie, à moitié dissimulé derrière les gardes-corps du ponton qu'il approche parfois à quelques mètres. La grisaille se dissipe et j'ai même la chance d'immortaliser cette rencontre sous quelques rayons de soleil. La présence des immeubles en arrière-plan est à l'origine de reflets dans l'eau très graphiques, à défaut de paraître naturels.

Grèbe jougris





Une fois perdu de vue le Grèbe, j'entreprends le tour du lac habituel. Particulièrement riche, notamment grâce à la présence de Grives litornes et mauvis. Les litornes sont très belles dans le soleil, maintenant généreux. Malheureusement, j'ai à peine un minute pour observer une troupe de quarante-cinq individus dans l'herbe verte, à laquelle se sont jointes quelques mauvis. Elles s'envolent et se dispersent dans les arbres au bord du lac. J'en retrouve quelques-unes en face du terrain de jeux, qui font la joie d'un petit groupe d'observateurs.

Cinq litornes et une mauvis (digiscopie)
Parmi les nouveaux pensionnaires du lac, une Grande Aigrette qui ne va pas tarder à être dérangée par les pêcheurs. J'y observe aussi une femelle de Garrot à œil d'or et une autre de Nette rousse, deux Grèbes castagneux, plusieurs Fuligules milouins et morillons. Pas mal de Bruants des roseaux (deux fois trois individus, deux fois le même groupe ?)

Bruant des roseaux ♀

Grande Aigrette (digi)
Nette rousse
 


J'ai quelques difficultés à photographier la Nette rousse : est-ce dû au fort contraste de cette lumière de fin de journée ? Peut-être est-il temps d'upgrader vers un boîtier plus performant ?

En toute fin de journée, j'observe le dortoir de mouettes se former. Un demi-millier de rieuses, quelques Goélands cendrés et bruns. Je rate encore le Butor qui est signalé par un autre observateur au même moment. Bah ! Une belle journée malgré tout.

Lac de Vaires - 30 janvier 2013

Il fallait bien une rareté pour me voir aller retourner à Vaires. J'étais rentré sans observation intéressante de ma première visite, il y a presque deux ans. Je me rappelle avec douleur m'être égaré dans la ZAC de Chelles, avoir suivi par erreur le canal, puis longé trois fois presque entièrement cette étendue de deux kilomètres de long, désespérément infructueuse en observations. Avant de gagner le droit de retourner prendre le RER.

Cette fois, je ne fais pas l'erreur de descendre à Chelles, la gare de Vaires-Torcy se trouvant à une distance plus raisonnable du lac, en particulier de l'extrémité est, où est signalé notre oiseau.

Une fois arrivé sur les lieux, je rencontre deux ornithos venus pour la même raison que moi. Ce sont eux qui m'indiquent le Grèbe esclavon à vingt mètres de là, alors que je cherchais beaucoup plus loin. L'observation promet d'être aisée malgré le vent. C'est sans compter sur l'arrivée des véliplanchistes et de leurs chiens. L'oiseau va alors se réfugier dans l'anse Sud Est au milieu d'un groupe de Foulques régulièrement mis en panique par les tonitruantes percées des planchistes.

Grèbe esclavon




Grèbe esclavon (digiscopie)
(digi)

Malgré tout, une superbe observation de ce très bel oiseau à l'iris rouge sang. Je me convainc enfin de la supériorité du focus manuel en digiscopie, même pour ce sujet en mouvement à la fois horizontal (son déplacement) et vertical (la houle). Pas pire, ces deux digis.

Après une bonne heure d'observation, je pars visiter la Base de plein air et de loisirs de Torcy, sans grand intérêt. 

De retour au Lac de Vaires, je me dépêche de progresser vers l'Ouest où, déjà, se sont posés de nombreux laridés. Ma progression est particulièrement pénible avec tout mon matériel sur la berge sud, particulièrement glissante et boueuse. Ma peine est malgré tout récompensée par le nombre d'oiseaux : deux bons milliers de Mouettes (estimation grosse louche) et plusieurs centaines de Goélands, surtout des bruns. Il y avait peut-être quelques pontiques là-dedans mais j'avoue ne pas avoir cherché très longtemps, ma compétence en matière de laridés étant particulièrement limitée. Je note quand même quelques Goélands cendrés, disséminés entre les rieuses. Un groupe de quarante-sept Vanneaux huppés traverse le lac vers l'Ouest. Il est l'heure de regagner le RER. Pas le courage de retourner sur la rive boueuse, je repars côté Chelles et tâche de garder courage le long de l'interminable traversée de la ZAC et de la zone pavillonnaire.


Mouette rieuse (digi)
Malgré tout, ravi de ce petit chelem Podicipédidés. Ne manquait que le Grèbe à cou noir (même si le Grèbe à bec bigarré a été observé dans les Bouches-du-Rhône ce mois-ci) !

(*) : Je viens d'apprendre que le jougris se reproduit en forêt d'orient, en Champagne près de Troyes. N'empêche, c'était une coche !