jeudi 23 février 2012

Froid de canard à Créteil

La vague de froid de cette mi-février aura eu l'effet prévu : arrivage de canards en tous genres sur les plans d'eau encore pas complètement gelés. C'est le cas du lac de Créteil, d'autres plans d'eau d'Île de France et bien évidemment de la Seine.

À Créteil, le lac est gelé aux trois quarts au moins. Subsistent quelques petits trous d'eau au centre et une surface plus étendue près de la préfecture. C'est là que l'on peut observer la plupart des canards : environ 170 milouins, 60 morillons, 7 souchets, 3 castagneux, quelques chipeaux... Parmi les fuligules, deux individus évoquent le nyroca, mais leur flancs gris et l'absence de blanc sous la queue confirment qu'il s'agit d'hybrides nyroca x milouin. Les morillons sont particulièrement beaux sous le soleil hivernal, comme les souchets qui filent tout droit le bec au ras de l'eau lorsqu'ils ne se chamaillent pas.

Fuligule morillon, Fuligule milouin, Foulque macroule

Fuligule morillon
Fuligule morillon
Fuligule morillon
Fuligule milouin
Hybride nyroca x milouin

Canard souchet
Par ailleurs, beaucoup de laridés sur le lac gelé : plusieurs centaines de Mouettes rieuses, une quarantaine de Goélands bruns et quatre cendrés. Étrangement, peu d'argentés ou leucophées.


Signalés aussi sur le lac, l'Eider à duvet arrivé en décembre, désormais accompagné d'un immature de Macreuse brune. Je ne les observe que quelques jours plus tard, alors que la glace a déjà largement fondu. À signaler également : un Harle piette type femelle, rejoint par un second le lendemain de mon passage.

Eider à duvet - Macreuse brune

Harle piette
Pendant ce temps, quelques Harles bièvres sont signalés le long de la Seine, entre Ivry et Vitry. Voici deux femelles observées en compagnie de Yacine et Christian à Vitry.

Harle bièvre

mercredi 8 février 2012

La semaine à Vincennes

Canard pilet - Anas acuta
Il fait un vrai froid de canard cette semaine et cela tombe bien. Longtemps que je n'avais pu observer de Canard pilet, et jamais à moins de dix mètres. Un couple est signalé au lac de Saint-Mandé, l'occasion pour moi d'y passer, ainsi qu'à Vincennes et évidemment au lac Daumesnil. Il fait moins de zéro depuis plusieurs jours et les deux lacs sont entièrement gelés, à l'exception de quelques trous d'eau, un seul à Saint-Mandé. Pas très difficile de repérer le mâle, très élégant et par ailleurs particulièrement autoritaire vis-à vis des nombreuses mouettes qui elles aussi revendiquent le pain jeté par les promeneurs.

La femelle pourrait très bien passer pour une colvert, si ce n'étaient son absence de miroir bleu, son bec sombre et les fines marbrures de son plumage.

Le couple de pilets

Même avec douze mouettes sur le dos, M. Pilet aura son bout de pain.
 
 


Canard pilet

Tout autour et dans de ce même trou d'eau : colverts, foulques, poules d'eau, énormément de mouettes et deux beaux Goélands argentés.




À Daumesnil, un mâle de Canard à collier noir, un peu submergé lui aussi parmi d'autres espèces bien plus imposantes que lui. Yacine et moi imaginons organiser une rencontre avec la femelle du lac de Créteil et ainsi peut-être créer une nouvelle population férale. Je n'ai cependant pas très envie de me jeter à l'eau pour l'attraper. Certains habitués du lac l'ont visiblement pris en affection, comme cette dame, mardi, qui cherche à le nourrir exclusivement et l'appelle Roger.

Canard à collier noir
Aujourd'hui mercredi, je remarque la présence de cette femelle de Canard chipeau. Elle aussi aurait très bien pu passer inaperçu, surtout qu'elle se plaît dans le trou d'eau le plus éloigné de la rive.

Canard chipeau - Anas strepera

Entre ces deux lacs, dans le bois, mis à part mon objectif secret (à peine aperçu), Accenteurs, Mésanges nonnettes, Pic épeiches et verts, Bouvreuils, Perruches...

Accenteur mouchet
Troglodyte mignon

samedi 4 février 2012

Liban octobre 2011 - première partie

Épervier d'Europe - Accipiter nisus
Peut-être que ma lenteur à relater ces observations datant de fin octobre dernier fera perdre un peu de sa saveur à ce billet, mais il reste néanmoins nécessaire (vis-à-vis de ce blog et de sa fonction), voire utile. Non que je me sente investi d'une mission particulière, mais la nature libanaise reste à ce jour très peu documentée sur Internet ; peut-être que certains lecteurs y trouveront quelques informations utiles.

Par ailleurs, j'espère ainsi participer, très modestement, à la lente prise de conscience nécessaire dans ce pays à propos de l'environnement et de sa préservation. J'ai beaucoup apprécié la parution sur Ornithomédia de deux articles consacrés à l'ornithologie au Liban : l'un relatant d'observations faites également courant octobre, l'autre traitant de l'inévitable sujet de la chasse. Si ce dernier, au demeurant très juste me semble presque optimiste, le premier est plutôt rassérénant. Ravi d'entendre parler, à défaut de les rencontrer, d'autres personnes qui, elles aussi, parcourent ce pays pour observer les oiseaux. En revanche, jaloux de certaines observations à côté desquelles je suis passé ! Comment cela "La route de montagne qui relie Bcharré et Baalbeck est le meilleur endroit pour observer le Roselin à ailes roses" ? J'ai bien vu les Chocards et les Grands Corbeaux, mais je suis passé de nombreuses fois, en diverses saisons à cet endroit sans soupçonner le moindre Rhodopechys sanguineus ! Par ailleurs, m'enhardirai-je à tenter l'expédition pour Ras Baalbeck lors de mon prochain voyage ? 

Revenons à mes propres observations. Je parlais de modestie, en voilà. Parce que, côté skywatch, grosse déception. Je savais bien qu'il était un peu tard (les vacances scolaires, bien que pléthoriques, ne nous laissent pas le choix dans la date) mais j'espérais encore voir passer quelques busards ou les derniers pomarins en me rendant à Bentael. Les seuls grands migrateurs notés, sur quatre jours, sont deux Pélicans blancs esseulés et quelques vols de Buses féroces. Point. Un vol d'une douzaine de rapaces distants (probablement des féroces) a entretenu mon espoir quelques jours supplémentaires et me poussa à prendre un peu d'altitude pour les prochaines sorties, vers Laqlouq, en vain.

Pélican blanc - bien seul !
Buse féroce - Buteo rufinus
Il a donc fallu se contenter des observations des locaux de service. Cette femelle d'Épervier d'Europe que j'ai vu chasser quotidiennement au-dessus de la réserve m'a même gratifié d'un vol de reconnaissance les yeux dans la lentille, pour les photos-souvenir.
Épervier d'Europe - Accipiter nisus
Épervier d'Europe - Accipiter nisus

Autres tronches familières : un couple de Tarier pâtre et une femelle de crécerelle. Le mâle de Tarier est bien timide, seule la femelle m'offre des photos présentables. Et avez-vous une idée de ce que peut tenir la crécerelle dans ses serres ?

Tarier pâtre - Saxicola rubicola
Faucon crécerelle - Falco tinnunculus
Sous un ciel désespérant, on en vient à regarder le sol, où sautent notamment des centaines de Truxales occitanes. Il y en a partout. Elles sont généralement bien plus petites que l'individu observé au mois d'avril dans la réserve. Sympathique aussi, ce criquet qui me souhaite la bienvenue en se posant sur le pare-brise.


Truxale occitane

Sypétrum sp.
Entre Bentael et Laqlouq, sur la route qui descend la vallée, Zein et moi manquons de peu de rouler sur ce courageux Caméléon. C'est la première fois que j'en vois, et je pourrais presque l'attraper. La photo n'est pas tout à fait à la hauteur de la rencontre, n'ayant pas eu le loisir de faire les bons réglages malgré la lenteur remarquable de l'animal.


Partout dans la montagne, les Pouillots véloces pullulent. Ils semblent à première vue éprouver un certain fétichisme pour ces élégants poteaux électriques en treillis métallique. À y regarder de plus près, on comprend mieux les raisons de leur fascination. Les deux premières photos ont été prises dans les arbres de Laqlouq, que l'Hypolaïs pâle de l'été a désertés.

Pouillot véloce



Pour finir, revenons à cette fameuse piste qui prolonge la route des cèdres de Bcharré (celle précisément où j'ai raté les Roselins). En montant vers le sommet, outre les crécerelles habituels, quelques Grands Corbeaux et Chocards (plutôt vus vers Laqlouq cette fois), de nombreux Pipits maritimes qui se nourrissent au bord de la route. Quelques traquets aussi. Mais s'agit-il d'isabelles ou simplement de femelles de motteux ? J'ai soudain quelques doutes en regardant la photo de cet individu au plumage un peu trop contrasté pour un isabelle. Ceci dit, pas vu un seul mâle de motteux dans le coin...

Pipit spioncelle - Anthus spinoletta
 


Traquet isabelle ou Traquet motteux ?
Dans un deuxième temps, je parlerai d'observations faites au niveau de la mer, près de Jbeil/Byblos. Restez en ligne. 

Merde alors, le Liban me manque !

mercredi 1 février 2012

Se les geler utile à Créteil

Une des toutes premières journées de beau froid sec de l'hiver. Il était temps ! Bien emmitouflé (que je crois), direction Créteil pour tenter de voir le Butor étoilé qui y est signalé.

Déjà passé par là vite fait dimanche, je ne m'attarde pas particulièrement sur les trois Garrots à œil d'or, toujours là. Les deux immatures présentent désormais des taches blanchâtres près du bec, signe qu'il s'agit de mâles. La femelle adulte complète le trio. Pas de nouvelles de l'Eider, qui aurait pourtant été vu...

Garrot à œil d'or

Sur la rive Ouest, quelques Pinsons des arbres viennent se nourrir au sol. J'observe deux Bruants des roseaux dans la roselière quelques minutes avant de me décider à sortir mon appareil photo. Hélas trop tard pour immortaliser la fuite du Butor étoilé devait se tenir immobile tout ce temps, à dix mètres à peine. Hélas, je ne le reverrai plus !

Pinsons des arbres
Je me console avec la charmante compagnie de cette femelle crécerelle, qui se poste sur les lampadaires en bord de chemin et chasse aux pieds des passants, sur la berge. Elle se laisse observer et photographier posée et en vol. On en oublierait presque le vent glacial qui souffle fort de ce côté-ci du lac. Après une grosse demi-heure, j'ai les doigts gelés dans mes gants et je reprends le chemin vers le métro. À croire qu'elle a pris goût à ma compagnie, car elle me précède de quelques mètres pendant quelques minutes.

Faucon crécerelle
 




Corneille noire