jeudi 24 février 2011

Rendez-vous manqué avec les migrateurs

Le Liban est un pays compliqué pour le naturaliste. Les affres de la guerre, l'urbanisme frénétique et désordonné, le génie civil sauvage, l'attitude délétère des libanais vis-à-vis de l'environnement et leur goût immodéré pour les armes à feu et la chasse de plaisance ont de quoi faire déprimer même le plus enthousiaste des ornithos. 

Paradoxalement (un de plus), c'est en le fréquentant, en diverses saisons et depuis plusieurs années, que le goût de l'observation m'est peu à peu revenu. La promesse d'un pays petit mais aux biotopes très divers (mer, lagunes, plaines, montagnes jusque 3000m, etc.), de plus sur la route des migrations entre l'Europe et l'Afrique (et vice-versa), et quelques observations, d'abord fortuites, suffisent à chaque fois à me ragaillardir et à sortir de ma léthargie citadine.
Et je suis encore très loin d'avoir pu visiter tous les lieux intéressants du pays, certes à peine grand comme deux départements français, mais où les déplacements hors des villes sont toujours un peu compliqués, voire extrêmement suspects lorsqu'on est grand, blond, qu'on trimballe une paire de jumelles et/ou un appareil photo avec téléobjectif et qu'on parle mal l'arabe. 

Ce court séjour fin février était l'occasion de tenter ma chance pour observer des vols migratoires de rapaces et autres grands oiseaux, visibles dans les montagnes ouvertes du Metn, par exemple. Rien dans le ciel ce jour-là, à part cette Buse féroce typique, le rapace le plus abondant des montagnes libanaises avec le Faucon crécerelle.
Buse féroce
Une autre occasion se présente, lors d'une journée passée aux environs de Tannourine et Laqlouq, entre 1500 et 1800 mètres d'altitude. L'hiver a été très doux et le peu de neige tombée cette saison a déjà bien fondu. En octobre dernier, on y a vu un vol de Grues cendrées, mais rien dans le ciel cette fois-ci. Un Renard roux au dos très gris détale à notre passage sur la route.
Renard roux
Renard roux
En fin d'après-midi, nous sommes au gouffre de Balaa, curiosité géologique dans laquelle s'engouffre un cours d'eau saisonnier et qu'enjambe un pont naturel. Aux alentours, seulement des passereaux : Mésanges charbonnières et noires, Troglodytes, Merles, Pinsons des arbres en grand nombre et Chardonnerets élégants. Un cri, trois syllabes claires et brèves qui me font penser à un cri de mammifère, se fait entendre plusieurs fois sans dévoiler son origine.
Le gouffre de Balaa
Le gouffre de Balaa
Je devrai patienter jusqu'à mon retour, en avril si tout se passe bien, pour la saison faste.

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