samedi 10 septembre 2011

Premiers pájaros

Première journée au Mexique : Mexico City. Après le passionnant Musée ethnographique, incursion dans le Bosque de Chapultepec pour un premier contact avec la faune proto-urbaine locale. Sans aucun a priori sur quelles sont les espèces communes, je tâche de prendre en photo celles qui le veulent bien.

Le Quiscale à longue queue est le plus visible et le plus répandu dans le pays. Il sera pourtant celui dont je n'ai aucune photo pleinement satisfaisante. Le mâle, à la queue démesurée et au plumage noir au reflets métalliques, fait pourtant un très bon sujet. Un oiseau particulièrement présent et au répertoire vocal étonnant.

Quiscale à longue queue - Great-tailed Grackle

Quiscale à longue queue - Great-tailed Grackle
Dans un registre plus coloré, le Roselin familier nous accompagnera quelques jours lors de notre descente vers le Sud de la Republica. Il reste plus répandu que l'allochtone Moineau domestique, également présent.

Roselin familier - House Finch
Autour de tout cela, Moqueur gris et Écureuils sans-gêne et de fort gabarit (Écureuil à ventre doré - Sciurus aureogaster).

Moqueur gris - Grey Thrasher
Écureuil à ventre doré
Un peu plus tard, un Merle à dos roux et un Troglodyte non identifié : plusieurs dizaines d'espèces de Troglodytes figurent dans le guide, compliqué lorsqu'on ne les connaît pas et qu'on voit mal l'oiseau.

Merle à dos roux - Rufous-backed Thrush
Pour finir, sur un des plans d'eau, Canards du Mexique et quelques Aigrettes neigeuses.

Canard du Mexique - Mexican Duck

jeudi 8 septembre 2011

Engoulevent ou culblanc ?

Lors de ma visite à Ammiq, je m'étais étonné auprès de Faisal de ne jamais avoir vu d'Engoulevent au Liban... Lui m'avait assuré de la présence de l'Engoulevent d'Europe ainsi que de celle, plus rare, de l'Engoulevent du désert (Egyptian Nightjar).

Or, deux ou trois jours après, je vois un oiseau de faire houspiller par les moineaux au-dessus du verger à Laqlouq, peu avant la nuit. Ventre clair et ailes sombres, pas remarqué de miroirs sur les ailes mais l'observation a été très brève et un peu lointaine.

La nuit tombée, il crie à nouveau et je décide de monter sur le toit avec l'enregistreur... Voilà le résultat, hélas accompagné d'un bruit de voiture qui passait en même temps :


Bref, après m'être presque convaincu qu'il s'agissait d'un Engoulevent, voilà qu'un ornitho plus expérimenté me fait remarquer la ressemblance avec le cri du Chevalier culblanc. À cette altitude (1700m), à la tombée de la nuit, dans un milieu très sec mais où se trouvent plusieurs retenues d'eau artificielles, je n'avais simplement pas envisagé qu'il puisse s'agir d'un limicole...

Quelqu'un pour confirmer ?

Edit : les avis convergent logiquement vers le culblanc. C'est noté ! 

mercredi 7 septembre 2011

Pour finir...

deux espèces , non des moindres, à Damour. Faute d'avoir revu le Martin-chasseur de Smyrne de la semaine précédente, un groupe de cinq Martins-pêcheurs d'Europe quitte le bord de l'eau à mon approche. Un peu plus tard, un seul d'entre eux daigne se présenter devant ma "planque" mais boude le soleil.

Martin-pêcheur d'Europe
Martin-pêcheur d'Europe
En cherchant à le revoir selon un meilleur jour, après ce Chevalier culblanc, c'est cette jeune Bergeronnette printanière que je trouve. Coopérative, elle se balance sur un roseau et semble plus intéressée par les Crocothémis que par moi.

Bergeronnette printanière
Bergeronnette printanière
Bye Liban, hello Mexique !

lundi 5 septembre 2011

Ammiq

En quelque sorte le point d'orgue ornitho de mon séjour au Liban : la visite de la réserve d'Ammiq (le 11/08/11). Certes peu fructueuse côté photos, mais l'objectif était avant tout de redécouvrir ce site privilégié, unique par sa nature et sa taille.



J'avais déjà eu l'occasion de visiter (brièvement) le marais il y a quelques années, en compagnie de Faisal, guide ornitho travaillant pour A Rocha, l'association en charge de la réserve. Observations notoires lors de cette visite : Garzettes, Bihoreau, Crabier, Effraie, Busard des roseaux, Rousserolles, Pie-grièches à tête rousse, Souchet...


C'était avec beaucoup d'impatience que j'attendais d'y revenir pour cette visite en deux temps : les marais en solitaire aux premières heures, puis le bois derrière le village d'Ammiq avec Faisal un peu plus tard dans la journée.

Une Huppe à l'entrée, les éternels Lapins de garenne, de nombreuses garzettes et un bihoreau. Encore mieux avec un couple de Blongios nain qui s'envole à mon approche et regagne le couvert de la roselière.

Énormément de véloce dans les buissons et les roseaux beaucoup de Bouscarles aussi. Sur le marais Foulques, castagneux, deux Bécasseaux minute et un culblanc...
Quelques Rousserolles turdoïdes viennent se nourrir dans la vase.

Bouscarle de Cetti
Rousserolle turdoïde

Depuis l'observatoire, cet immature de Blongios (de loin! ) et trois Luscinioles à moustaches.

Blongios nain imm.
Lusciniole à moustaches
Au-dessus, de nombreuses Hirondelles de rivage et des Martinets noirs, Tourterelle turque, Pie-grièche masquée, un mâle de Busard des roseaux.

Vers midi, je rejoins Faisal derrière le village où nous voyons passer vingt Guêpiers d'Europe, les premiers de l'année selon lui. Dans le bois, des dizaines de Chardonnerets, deux Monticoles bleus et au moins deux Pics syriaques. Il fait hélas beaucoup trop chaud pour en voir plus, notamment pour le Moyen-duc du coin.

Une journée finalement bien remplie, qui en appelle d'autres à des époques plus propices. Hélas je ne serai pas là en septembre pour les gros passages de Bondrées. Espérons qu'il restera quelques aigles fin octobre !

vendredi 2 septembre 2011

Dur à avaler

C'est la rentrée, pour Picodrome aussi ! 
On commence avec quelques révisions et ce culblanc qui s'en prend à une grenouille à Damour (Liban). Après l'avoir cognée et retournée dans tous les sens, il l'avale, non sans peine. Impressionnant !

Chevalier culblanc









samedi 13 août 2011

Jabal Pt. 4 : Epilogue

Ultimes observations libanaises de montagne, à Sayyidet el Qorn. On s'assied en haut et on voit ce qui passe.

Au-dessus, beaucoup d'Hirondelles de fenêtre. Bizarre de ne pas retrouver ici les rochers vues à Laqlouq (200m plus bas). Joli passage d'une bonne trentaine de Martinets noirs, mais pas vu cette fois de Martinet à ventre blanc (déjà vu sur ce site).



Elles nous passent parfois très près. Elles devraient pourtant se méfier un peu plus des humains, les ploucs sont hélas de sortie...

Sur la pente Est que vient caresser le soleil, beaucoup de Rougequeue noir adultes et immatures. Il s'agit de la sous-espèce semirufus, dont les mâles ont le ventre entièrement roux.


 Ce beau Monticole bleu vient brièvement se joindre à eux. C'est la seule photo que j'ai de lui.


Au moins huit Perdrix choukar nous passent sous le nez. En général, on ne voit guère d'elles que leur croupion :


Incroyable, cette fois j'ai réussi à en avoir une posée ! C'est une immature, ce qui explique peut-être cela !


Le crécerelle habituel nous passe au-dessus et un Troglodyte manque de nous rentrer dedans. Zein voit un petit mustélidé (belette ?). Quelques linottes, un couple de Serins et trois Sittelles des rochers viennent clôturer cette jolie sortie.

mardi 9 août 2011

Damour (et d'eau fraîche ?)

Seconde sortie à Damour, cette fois j'évite soigneusement le terrain militaire côté plage. Entre les plantations (bananes et vergers), en contrebas de la route qui mène à Deir el Qamar, je m'engage sur une petite route sans issue et remonte le lit du "fleuve". Si un mince filet d'eau s'écoule encore vers la mer, il faut faire quelques centaines de mètres pour trouver un milieu humide à proprement parler. Ce qu'il reste d'eau à cette époque est retenu par un barrage de pierres, dont l'efficacité est accrue par les détritus qui le recouvrent (plastiques de toutes sortes, bouteilles, pics à brochettes, tuyaux de narguilé...) 

Qu'importe, l'endroit semble favorable malgré tout et les humains rencontrés jusque-là sont accueillants. Des dizaines de libellules (voir ici), des grenouilles, quelques Bulbuls et Prinias, une Pie-grièche masquée. Des mouches étranges aux yeux verts fluos.

Orthetrum chrysostigma ?


Il fait relativement bon, la matinée promet de l'être. Je ne tarde d'ailleurs pas à entendre un cri inédit... L'Alcyon pie a été signalé ici il y a quelques temps, aurai-je la chance d'en observer ? Cela pourrait coller en tout cas !

Les points d'accès à la retenue d'eau ne sont hélas pas très nombreux. Par le lit asséché, on est à découvert et à contrejour. Je trouve deux percées dans la roseraie, la première étant manifestement un Hammém, comme on dit ici (i.e. toilettes, ne pensez pas qu'on y vient pour prendre des bains chauds) ! 
Me reste la seconde, qui offre une visibilité réduite d'où l'on peut observer les nombreux odonates (voir le post dédié mis à jour). Pas même le temps de l'asseoir, un Martin-Chasseur de Smyrne (Halcyon smyrnensis) me passe devant ! Il m'a vu et s'enfuit en remontant le fleuve. Une seconde suffit à l'identifier : beaucoup plus grand que son cousin le Martin-Pêcheur d'Europe, la tête brune, le dos et la queue bleu électrique et de larges miroirs blancs sur les ailes. 

Bon, pour la coche, c'est fait... mais j'aurais aimé en voir un peu plus malgré tout. Impossible d'aller plus loin, deux chiens très dissuasifs et heureusement enchaînés me barrent la route vers le haut de la vallée. Je retourne donc à mon "observatoire", en espérant contacter mon oiseau, au moins à l'oreille... Un minute ou deux s'écoulent où Orthétrums, Crocothémis et Trithémis viennent se chamailler, se poser, s'accoupler et pondre autour de moi. 

Gerris
Soudain, des détonations sourdes et puissantes se font entendre derrière moi et rebondissent dans la vallée. Hm hm... Maintenant c'est un autre bidule capable de vol stationnaire, mais beaucoup plus bruyant que les odonates locaux qui s'approche et me passe au-dessus. Le bruit effraie une petite Couleuvre tesselée qui s'enfuit le long de la berge opposée.

Couleuvre tesselée
L'hélicoptère de l'armée tourne maintenant au-dessus de la vallée. Je décide de me mettre à découvert, en espérant que ne lui viendra pas l'envie soudaine de pondre dans la rivière, auquel cas c'en est fini de moi !

Tout bien considéré, il tonitrue mais ne doit pas en avoir après moi... Deux hommes et un enfant descendent d'une voiture, ne lui prêtant aucune attention. Ghazi (comme je ne vais pas tarder à l'apprendre) me dit de ne pas m'inquiéter au sujet de l'engin volant. Bon. Il me taille un peu la bavette et je dois rapidement éluder un certain nombre de questions personnelles parmi le répertoire inquisiteur habituel libanais. Il est cependant sympathique, très courtois et me conseille, pour finir, de traverser la rivière pour trouver un meilleur point de vue. Adios ?

En suivant son conseil, je me retrouve de l'autre côté. La vue sur la vallée est certes meilleure mais on est un peu loin. J'ai le malheur de me garer devant une maison construite à côté de la route qui mène au Chouf... qui se trouve être celle de Ghazi, qui d'ailleurs rapplique et m'invite à entrer. Je ne peux plus esquiver !

Inutile de vous rapporter l'intégralité de notre discussion, les présentations de sa fille et de son fils... Mes capacités en arabe m'étonnent moi-même et je papote presque une heure malgré moi. Autour d'un chocolat chaud (il ne boit pas de café). J'ai tout de même un peu la nausée lorsqu'il sort fièrement de son congélateur les sacs plastiques contenant le fruit de sa chasse personnelle. Sans pouvoir identifier toutes les espèces qu'il a tenté de me décrire (il les a tout de même plumés avant de les congeler), parmi elles se trouve le Loriot d'Europe, dont il imite maladroitement le chant flûté. D'ailleurs, il reste quelques plumes jaunes vif sur celui qu'il me montre, "c'est pour la soupe", me dit-il. "Ils aiment particulièrement les mûriers et les néfliers". Au moins j'aurai appris cela.